Prologue
Présentation
Présentation
Présentation
Ouverture
Ouverture
Scène 1 : Le Duc – Pointillard -Cunégonde
Scène 1
Scène 2 : Adelestan - Le Duc – Pointillard -Cunégonde
1. Un joli hussard : Adelestan - Le Duc – Pointillard (le notaire) -Cunégonde
Le militaire de pacotille
Scène 3
Valse tyrolienne “la moustachette” : Mr Petitpois – Héloïse - Oreste
La tyrolienne
Scène 4 : les mêmes
3. La galerie des ancêtres : Le Duc - Mr Petitpois – les autres
Scène 5 :
4. Duo : Héloïse, Adelstan
Scène 6 : Oreste, Héloïse, Adelestan
Scène 7 : N°5 Patatra
Pantomime
Scène 8
Cri général
Cri général
6. Le cri de guerre des La Bombardière
7. Signez M. Petitpois
Signez signez
Scène 9.
8. Final
Thème cyclique
Epilogue
Rideau
Les personnages de ce quatrième volet sont Héloïse (sop.), Cunégonde (sop.), Adelestan (ten.), Oreste (ten.), le notaire (ten.), M. Petitpois (bar.), le duc (basse).
Oh... bien sûr, cet excellent Monsieur Petitpois, lorsqu'il débarquait à la gare de Romorantin, en Sologne, par le train omnibus de trois heures vingt-huit, ne soupçonnait pas le moins du monde les conséquences de ce geste si simple, si banal... Il tendait la main à sa charmante fille Héloïse, une printanière frimousse encadrée dans les flots coquets d »un « bibi » de Chantilly garni de roses pompons, et les frisons rieurs de bouclettes blondes à faire pâmer un étudiant bavarois, tant elle ressemblait aux reflets appétissants de la bière de Munich... Monsieur Petitpois, rajustant son lorgnon, - ce n'est pas qu'il en eut besoin, le brave homme, mais ça a bon genre, ça fait sérieux – s'impatiente un brin cotre son neveu et associé, Oreste Petitpois – au reste... assez bon bougre, mais toujours empêtré dans un carrick à carreaux que, malgré la chaleur caniculaire, il a adopté pour « l'excursion », comme il dit ayant la démangeaison de la faire au « chic anglais ».
Sautant lestement du compartiment voisin, un jeune officier, bien pincé dans une tenue de fantaisie qui dessine sa taille de guêpe, laisse glisser un sourire narquois sous une moustache que, avouons-le, la petite Héloïse trouve fichtrement plus habillée que le carrick d'Oreste, son futur.
Avec tout ça, vous ne savez toujours pas pourquoi cette honnête famille d'industriels parisiens se dirige vers la place de la gare de Romorantin, hèle une voiture, et demande à se faire conduire au château de la Bombardière,
Mais...
Passons sans tarder dans la vaste galerie du château de la Bombardière, une bâtisse dans le goût moyenâgeux, tellement réussie qu'on se croirait à l'Opéra en train de jouer Les Huguenots, où manifestement se trépare un déménagement,
Mais l'affaire est confuse . Je vous propose une reconstitution des faits. Nous voici en direct du château de la bombardière.
L'orchestre est plus complet.
Outre les bois par un, les deux cors, la trompette, la harpe et les cordes, on trouve ici un trombone, des timbales, des cymbales, une caisse claire, une grosse caisse, un tambour de basque, un triangle et un glockenspiel.
Ici, Germaine Tailleferre s'inspire des opéras bouffes de Jacques Offenbach.
Quelques exemples d'ouvertures d'Offenbach :
La vie parisienne, La gaîté parisienne, La belle Hélène, Orphée aux enfers, La Périchole, La grande duchesse de Gerolstein, Les contes d'Hoffmann...
Et un obscur Château à toto.
Le Duc : Qu'en dites-vous Cunégonde ?
Cunégonde (sans se compromettre) : Bah...
Pointillard : Cinquante mille francs, Monsieur le Duc, c'est un prix... certes, le château le vaut, ce nonobstant les hypothèques dont il est grevé et les avaries notables constatées ici et là...
Le Duc : Cunégonde, qu'en dites-vous ?
Cunégonde (toujours sans se compromettre) :Hé...Hé...
Pontillard (à part) : cette nourrice dévouée est sourde comme neuf tapis... (haut) : Il est visible Monsieur le Duc, que Madame Cunégonde adopte entièrement ma position...
Le Duc : Mais-z-encore, toujours-z-est-il, mon cher Notaire, que ce ... comment dites-vous ? ce Petit-Haricot me semble bien chétif personnage pour loger dans un si vaste domaine.
Pointillard : Monsieur Petitpois, Monsieur le Duc, est un célèbre industriel dont les inventions ont retenu l'attention de Sa Majesté l'Empereur, à la dernière Exposition...
Le Duc : Ah... voui, voui...l'Empereur... très gentil garçon...Eh bien... marchons pour vos Pois, mon cher Pointillard. Je suis père vous le savez.
Cunégonde : Hélas.
Pointillard : Hélas.
Le Duc : Nous attendons, d'ailleurs, le lieutenant d'un moment à l'autre.
Pointillard (un tantinet ironique) : avec une jolie culotte, comme d'habitude.
Le Duc : Il s'amende considérablement. Il vient de quitter Mademoiselle Pluchérie Badaboum des Variétés Amusantes. (changeant de ton) En croirai-je mes yeux ? N'est-ce pas notre cher Adelestan
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Le théâtre des Variétés, fondé en 1807, boulevard Montmartre, a donné en création cinq principales opérettes d'Offenbach.
Adelestan : Mon père !
Le Duc : Bonjour, Lieutenant.
Adelestan : Ah, nounou... si tu savais... je ne tiens plus en place...
Cunégonde (ajouté pour l'Opéra de Limoges) : Ah ben moi non plus !
Adelestan : Comment va, Pointillard ? Figurez-vous que je viens de rencontrer à Romorantin la plus jolie, la plus aguichante, la plus brune des filles d'Eve...
Le Duc, Cunégonde, Pointillard (consternés) : à Romorantin ...
Adelestan : Ce petit trésor aux yeux bleus
Pointillard (même jeu) : Seigneur ! Vous le vîtes à la gare ?
Adelestan (surpris) : sans doute... je les vis à la gare.
Le Duc (même jeu) : à la gare... Adelestan, mon enfant...
Cunégonde (même jeu) : Oh la la, mon fanfan...
Pointillard (même jeu) : Attention mon lieutenant...
Adelestan : Un joli hussard, voyez-vous, ne redoute point les hasards. A la guerre, il est un peu fou, en amour, il est foudroyant.
Le Duc, Pointillard, Cunégonde : Adelestan tan tan, Adelestan tan tan tan c'est un instant critique. Attention nom enfant attention mon fanfan attention mon lieut'nant attention Ade Ade Adelestan.
Adelestan : Et quand une belle, croyez-moi, fait de l'œil sous son ombrelle, mon cœur aussitôt en émoi me bat la charge éperdument.
Le Duc, Pointillard, Cunégonde : Adelestan tan tan, Adelestan tan tan tan c'est un instant critique. Attention nom enfant attention mon fanfan attention mon lieut'nant attention Ade Ade Adelestan.
Adelestan : Mais sur le terrain sacrebleu, jamais je ne manquais d'entrain. Je faisais honneur à mes aïeux. Expliquez-moi vos bégaiements.
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Les parodies de marches militaires appartiennent au style d'Offenbach, comme dans La périchole "le conquérant dit à la jeune indienne" , dans la Vie Parisienne - Air de Gabrielle "Je suis veuve d'un colonel" ou dans La Grande Duchesse de Gerolstein
Cunégonde : Monsieur le Duc... Les v'là tout juste, les Petitpois...
Scène 3
Les mêmes – Mr Petitpois – Héloïse - Oreste
Adelestan (à parté) : Ah... c'est elle, c'est bien elle...
Pointillard (à parté) : Monsieur le Duc, permettez-moi de vous présneter Monsieur Petitpois et son neveu...
Oreste : Oreste Petitpois.
Petitpois : Et voici ma demoiselle, ma fille unique, mon Héloïse...
Oreste : Ma fiancée.
Adelestan (à parté) : Je m'en doutais.
Le Duc : Mon fils, Adelestan de la Bombardière.
Oreste (agressif) : Nous avons déjà vu le lieutenant à Romorantin.
Adelstan (incisif) : Parfaitement.
Oreste (menaçant) : Oui oui oui.
Petitpois (débordant l'éloquence) : Monsieur le Duc, j'ose dire que vous avez devant vous, en ma modeste personne, l'inventeur de l'universelle, de la prodigieuse « Moustachette Petitpois », adoptée par Sa Majesté l'Empereur Napoléon et par toute sa cour, sans parler des cours de Russie, d'Angleterre, d'Italie, de Bavière, de Bulgarie et de « tutti les quanti », lesquelles ne conçoivent plus le port de la moustache sans l'appui de mon appareil éducatif, hygiénique et séducteur... entièrement fait en filoselle et en liaison élastique...
Le Duc (étonné) : Vraiment Monsieur ?
Pointillard (affirmatif) : Vraiment Monsieur.
Petitpois : Des fameux produits de l'industrie qu'un siècle éclairé se plaît à vanter, le plus merveilleux, le moins coûteux c'est la moustachette Petitpois.
Refrain - Héloïse, Oreste : c'est la la tou c'est la la tou c'est la la tou c'est la la tou la moustachette la moustachette c'est la la tou c'est la la tou c'est la la tou c'est la la tou la moustachette
Petitpois : Ce simple appareil, dans le sommeil, sans nuire au repos, sans gâter la peau, se pose léger, souple et discret.
Héloïse, Oreste : Refrain
Petitpois : C'est la moustache qui attache le sexe enchanteur à l'époux vainqueur. Faites-vous aimer messieurs portez, Faites-vous aimer messieurs portez
Héloïse, Oreste : Refrain
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La tyrolienne est aussi un genre offenbachien, que l'on retrouve dans La belle Hélène (air de Pâris)
Adelestan (bas à Héloïse) : Chère Mademoiselle Héloïse, s'il faut porter la Moustachette Petitpois pour être aimé, cetes, dès ce soir, je l'adopte... mais...
Le duc : un peu de tenue
Adelestan (bas à Héloïse) : ...ce sera pour rêver de vous
Cunégonde (le tirant par derrière) : Fanfan !
Le Duc (toussant très fort) : Hum, hum... Monsieur Petitpois, vous seriez disposé, me dit-on, à acquérir ce château ?
Petitpois : Il faut d'abord visiter, Monsieur le Duc... Je n'achète pas château en poche... (il rit)
Oreste : Ca me paraît vieux. Et puis, c'est humide... toute cette eau en bas de l'immeuble, vous direz ce que vous voudrez, ça n'est pas sain...
Le Duc (noblement) : Ce sont les douves, Monsieur.
Héloïse : Ca doit être joliment poétique, ce parc au clair de lune...
Adelestan : Oh oui... surtout dans les coins sombres...
Pointillard : (Le tirant par derrière) : Attention mon lieutenant...
Le Duc (toussant à nouveau) : Hum, hum... si nous visitiosn, Monsieur Petitpois ?
Petitpois : Visitons, Monsieur le Duc.
Le Duc : Admirez, ici, Messieurs, quelques portraits de mes aïeux peints dans le genre camaïeu. C'est ce qui se fait de mieux.
Refrain - Petitpois et les autres : Crénom fillette . C'est un peu chouette d'avoir des an-(z)an d'avoir des an-(z)an Crénom fillette . C'est un peu chouette d'avoir des ancêtres
Le Duc : Voici sur son destrier Rodolphe surnommé Beaupied qui faisait pour son dîner rôtir un sarrasin entier
Petitpois et les autres : Refrain
Le Duc : Voici enfin le plus grand : Aimable Charles Adelestan qui prêta onze serments à différents gouvernements.
Petitpois et les autres : Refrain
Le Duc : Du célèbre Maréchal, nous n'avions que les initiales, le peintre eut l'idée géniale de représenter son cheval.
Petitpois et les autres : Refrain
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La mesure alterne du 3/4 pour les couplets au 2/4 pour le refrain et les tempi alternent, comme dans l'air de Pâris, déjà cité.
Petitpois : (enthousiasmé) : Fifille, tu as raison, le local est bigrement poétique... On va voir plus loin, Monsieur le Duc ?
Le Duc : Cunégonde, veuillez me suivre...
Scène 5
Oreste – Héloïse - Adelestan
Oreste : Chic, nous voilà seuls... lève ton bibi, bichette, et donne une bibise à ton Re-reste...
Héloïse : Tu n'y penses pas, le lieutenant est encore là...
Oreste : pas de lieutenant ! I get it
Héloïse (furieuse) : C'est ça ! Va devant, tu m'as décoiffée, idiot...
Héloïse : Ca doit être joliment poétique, ce parc au clair de lune...
Adelestan : Me permettez-vous de vous offrir mon bras, Mademoiselle Héloïse...
Héloïse : Avec plaisir, lieutenant... Aïe... j'ai une poussière dans l'œil...
Petitpois : Mais, visitons, Monsieur le Duc.
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Le texte de Denise Centore a été largement modifié dans la version de Limoges. Coupures, ajouts.
Héloïse : J'étais faite, je vous l'avoue, pour de plus gracieuses tendresses, pour le baiser charmant et doux que l'amour ose avec adresse. Pour le sourire un peu rêveur qu'on échange à la dérobée et qui fait défaillir le cœur dans une suave envolée.
Adelestan : Rapide et délicieux aveu faut-il donc croire que tu m'aimes. Une larme brille en tes yeux, faut-il donc croire que tu m'aimes.
Ensemble : Ah ne cherchons pas à savoir si ta main qui frôle la mienne, si ton regard brûlant d'espoir qui veut que le mien le retienne, si ce trouble qui près de toi me fait soupirer et m'enfièvre, de l'amour exprime la loi ou bien n'est rien qu'un joli rêve.
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Les amours compliquées sont les ressorts des opérettes et des opéras : La périchole et Piquillo ; Hélène et Pâris ... Le duo fonctionne souvent de la même façon : un personnage, puis l'autre et enfin ensemble. Le glockenspiel souligne le mot rêve. La mesure ternaire est le signe que le couple succombe au désir. On peut comparer Tailleferre, Offenbach et Mozart dans Don Giovanni "la ci darem la mano"
Oreste : Mais qu'est-ce que j'aperçois ! Héloïse dans les bras du hussard ! Mon oncle, venez voir ça vaut la visite ! Votre fille qui se bécote avec le fils du propriétaire !
tous
Tous : Patatras quel dégât, quel gâchis, quel salmis, quel souci, pest', ceci est funeste, craignons les fureurs d'Oreste. Patatras quel dégât.
Oreste : Monsieur le Duc, votre fils est un paltoquet.
Les autres : Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ?
Tous : C'est fini. Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ? C'est fini. Héloïse perd l'esprit. Adelestan est épris. Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ? C'est fini. Héloïse perd l'esprit. Adelestan est épris.
Le Duc et Pointillard : Peste, ceci est funeste. Craignons les fureurs d'Oreste.
Les autres : Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ?
Tous : C'est fini. Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ? C'est fini. Peste, ceci est funeste. Craignons les fureurs d'Oreste. Patatras quel dégât. Patatras.
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Patatra marque une cassure dramatique au milieu de l'opéra. Le grand ensemble coupe Monsieur Petitpois en deux, à la manière d'un final d'acte. L'ensemble rassemble tous les personnages, comme dans les couplets des rois de la belle hélène, dans Gennevieve de Brabant dans le chœur de révolte ou dans le galop infernal d'Orphée aux enfers
Le chroniqueur judiciaire : Difficile de savoir qui a frappé le premier. A moins, que...
(Pantomime)
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La version de l'Opéra de Limoges adopte aussi cette cassure dramatique, en y insérant un intermède judiciaire et en rejouant la version instrumentale de l'ensemble (ensemble : réunion de plusieurs chanteurs solistes)
La juge : Le tribunal ! Veuillez vous lever !
Oreste : Mon lieutenant, vous êtes un foutriquet !
Scène 8
Les mêmes
Adelestan : Monsieur, ai-je bien ouï vos paroles ?
La juge : Silence !
Le Duc : Mettez vos gants lieutenant.
Oreste (hors de lui) : Je n'en prendrai pas pour vous annoncer que je m ‘en vais flanquer mon pied au derrière à votre polichinelle de rejeton !
Cri général
Tous : Oreste
Adelestan : Ne me traitâtes-vous pas, il y a un instant, de paltoquet ?
Oreste (même jeu) : Et de foutriquet, parfaitement, et même de polichinelle !
Adelestan : Monsieur Petitpois, Oreste, si je ne m'abuse, j'ai l'honneur de vous jeter mon gant à la figure !
Cri général
Tous : Adelestan
Oreste (goguenard) : Eh bien, ramassez-le, maintenant !
Le Duc : Monsieur, vous êtes l'offenseur.
Héloïse : Maintenant Oreste tu vas te calmer !
Oreste (tout à fait furibard) : Ca c'est mirobolant ! Il embrasse ma fiancée dans le cou et c'est moi qui l'offense, crénom d'une bobinette à ressort, c'est un peu fort de café !
Héloïse : Maintenant je vais me trouver mal...
Tous : Héloïse Héloïse Héloïse
Le Duc (obligeant) : Monsieur, toujours est-il mais encore que vous avez insulté mon fils sous mon toit !
Oreste (un peu inquiet) : Pas vrai ... je ne l'ai pas tutoyé.
Le Duc : il est dans notre famille une tradition qui date du tournoi historique entre Ermangard le Mal-Cuit et Luitpol Longue-Oreille et à laquelle nous n'avons jamais dérogé depuis 700 ans. Un La Bombardière insulté sous son toit lave l'offense dans un combat sans quartier...
Oreste : Bigre...
Le Duc : Armes : épée à deux mains et rondache ? Le combat se déroule sur la plateforme de la Tour Barbe, le vaincu doit sauter dans les douves et plonger dans les lentilles. Adelestan...
Adelestan : j'y suis, père.
Le Duc : Le cri de guerre : attention ... un-deux-trois...
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Le chant vocalisé sur des onomatopées sont typiques d'Offenbach, comme par exemple dans Orphée aux enfers (duo de la mouche). Ici, les prénoms d'Oreste, Adelestan et Héloïse sont l'occasion de vocalises burlesques.
Le Duc, Adelestan : C'est le cri, c'est le cri, c'est le cri. Honte à qui s'en dédit. C'est le cri, c'est le cri, c'est le cri. Aux lentilles les drilles. Aux oubliettes la moustachette. A la poivrière le Notaire. Au fond du donjon le patron. Au mâchicoulis le commis. C'est le cri, c'est le cri, c'est le cri. Honte à qui s'en dédit. C'est le cri, c'est le cri, c'est le cri. Aux lentilles les drilles.
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La fanfare vocale imite la trompe de chasse (cor de chasse). Le premier acte d'Orphée aux enfers présente le même motif.
Petitpois : Bravo. Mais quand même les Petitpois ne sont pas faits pour se mélanger aux lentilles !
Pointillard (affolé) : Je ne vois qu'un moyen d'arranger l'affaire, Messieurs...
Le Duc (interrompant et s'éloignant) : Point, point, point !
Adelestan (de même) : Notaire, notez de vous taire !
Pointillard (bas et vite) : Signez l'acte de vente, Mr Petitpois... je l'ai là tout prêt... Vous devenez propriétaire du château, et la tradition s'éteint, c'est simple comme bonjour...
Héloïse : Signe donc, papa...
Oreste : Signez, mon oncle...
tous
Tous : Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Vous voyez d'ici notre effroi. Ayez soin de votre famille. Ciel ! le neveu va aux lentilles. Ciel ! le neveu va aux lentilles. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Ou l'on vous montrera du doigt. Quoi pour une faible vétille, ou l'on vous montrera du doigt. Le neveu ira aux lentilles. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois. Evitez ce fichu tournois. Déjà le brochet frétille. Le neveu ira aux lentilles. Le neveu ira aux lentilles. Signez, signez, signez, signez, signez, signez, Monsieur Petitpois.
Maître enfin sous ce noble toit vous changez l'aspect du quadrille. Le neveu ira aux lentilles. Le neveu ira aux lentilles.
Petitpois : C'est bon, mais je prends le cri de guerre (et le duc) par dessus le marché.
Le Duc : Soit, j'y consens.
Adelestan : L'honneur exige une réparation. J'ai compromis Mademoiselle Héloïse, Monsieur Petitpois, je vous demande sa main...
Oreste : Sa main !
Héloïse : Ah... Adelestan...
Adelestan : Héloïse !
Oreste : Et v'lan, elle retombe dans les bras du hussard... mais c'est une manie, ma parole...Tenez, mon oncle, je la plante, moi, votre Héloïse... J'apouserai Théodora des Bretelles Méphispophélès, elle ne peut pas voir les militaires en peinture.
Petitpois (furieux) : Tu nous quittes pour les Bretelles Méphispophélès ? Je te renie, traître !
Le Duc : Soyons vieille France, nom de nom... Je paie le champagne à toute la société... Vive la vie de château, y'a que ça de beau !
Tous : En achetant ce château, il fait sa fille duchesse, il tire d'affaire le nigaud et entre dans la noblesse. Ah mes enfants c'est épatant d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des ancêtres. Ah mes enfants c'est épatant d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des an d'avoir des ancêtres. En achetant ce château, il fait sa fille duchesse, il tire d'affaire le nigaud et entre dans la noblesse.
La juge : Coupables ! Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?
Journaliste : Mesdames et messieurs, la séance est ajournée. Vous connaîtrez l'issue du procès la semaine prochaine. Merci beaucoup, bonne soirée