Introduction
Introduction
Introduction
Introduction
Ouverture
L'orchestre
Présentation (Texte de Denise Centore)
Scène 1. Duo Pouponne - Mistouflet
Duo Pouponne - Mistouflet : questionnaire.
Scène 2. Dialogue
Scène 3. Trio : Pouponne, le père, la mère, Mistouflet.
Trio : Pouponne, le père, la mère.
Récit.
Récitatif.
Mon père, ma mère (menuet)
Le menuet
Scène 4. Duo (Pouponne, Mistouflet)
Scène 5.
Scène 5.
Scène 5.
Questions
Scène 5.
Les tessitures vocales du merlan et du bottier
Scène 5. Chiffre 4
Scène 5. Chiffre 5.
Scène 6. Allegro agitato (dramatique, angoissé même !)
Scène 7. Pouponne, Mistouflet, l'inspecteur
Scène 7. Trio de la bastille
Scène 7. Trio de la bastille
Scène 7. Trio de la bastille
Scène 7. Trio de la bastille
Scène 8. Mistouflet, Pouponne, l'inspecteur.
Scène 8. Duo. L'inspecteur - Mistouflet.
Scène 8.
Scène 9. Pouponne. Forlane
Intermède
Scène 10. Pouponne, Mistouflet, l'inspecteur, le merlan, le bottier
Intermède.
Scène 11. Final. Tous.
Scène 11. Final. Tous.
Scène 11. Final. Tous.
Scène 11. Final. Tous.
Prélude de La pauvre Eugénie
L'introduction, arrangée spécialement pour l'opéra de Limoges, reprend des pages orchestrales de Germaine Tailleferre. La récitante est donc accompagnée par l'orchestre. (Réciter sur un fond musical porte le nom de mélodrame). Nous entendons successivement l'ouverture de la pauvre Eugénie, tragique, dans le style de Gustave Charpentier puis celle de Monsieur Petitpois)
Prélude de Monsieur Petitpois
Léger et enlevé, ce prélude est écrit dans le style d'un galop de Jacques Offenbach - comme dans La belle Hélène ou Orphée aux enfers.
La juge
Personnage ajouté pour l'opéra de Limoges, la juge crée un lien d'unité entre les quatre mini opéras en les rassemblant sous la forme d'un procès. Les quatre opéras changent de plan temporel et deviennent des évocations du passé (flash back)
Le chroniqueur judiciaire
Les parodies de publicités radiophoniques, ainsi que le personnage du chroniqueur judiciaire, ajoutés pour l'opéra de Limoges, rappellent que l'œuvre a été écrite à l'origine pour la radio. Le récit se déroule sur deux plans. Le plan du procès, présent relatif de l'opéra de Limoges, le plan des délits, passé relatif constitué des mini opéras de Germaine Tailleferre. Les personnages de la juge et du chroniqueur judiciaire ont une fonction linéarisante et assurent donc la cohérence de l'ensemble.
Ouverture de La fille d'opéra (dans le style de Rameau)
Ici, nous entrons véritablement dans la première partie de l'œuvre de Germaine Tailleferre, une parodie d'un opéra de Jean-Philippe Rameau.
À Paris, sous le règne du roi Louis XV, Mademoiselle Pouponne, fille aimable et tendre, prend l'air sur son balcon, au Palais-Royal, en compagnie du jeune chevalier de Mistouflet.
Ils s'aiment et goûtent le plaisir de s'en instruire. Les dieux paraissent favoriser leurs heureux jours, mais qui peut se flatter de ne point trouver le serpent sous les roses, ni l'amertume au fond de la coupe de nectar ? Vénus et les Grâces sourient à ce couple fortuné mais... Plutus veille dans l'antre mercantile, toujours avide de ce vil métal qui dénature les attachements les plus honorables, et dont la conquête fait l'objet de la convoitise de l'homme corrompu, afflige le moraliste et réduit au désespoir les âmes sensibles...
POUPONNE :
Le financier qui m'abandonne me permet enfin de t'aimer, et croyant affliger Pouponne, la livre à la félicité !
POUPONNE, MISTOUFLET :
Et croyant affliger Pouponne, la livre à la félicité!
Profitons, profitons, profitons d'un heureux moment!
MISTOUFLET :
Trop longtemps la tristesse contrainte nous accabla sous son empire!
Bannissons à jamais la feinte, que rien ne gêne nos plaisirs...
POUPONNE, MISTOUFLET :
Bannissons à jamais la feinte, que rien ne gêne nos plaisirs!
Profitons, profitons, profitons d'un heureux moment!
POUPONNE (vivement) :
Cache-toi promptement, chevalier ; le temps se gâte, j'aperçois sur la place deux figures qui ne me disent rien de bon...
MISTOUFLET :
Quoi, ce paysan et cette paysanne qui examinent votre balcon en ouvrant la bouche d'une oreille à l'autre?
POUPONNE :
Vite, vite... Fourre-toi derrière le paravent, ils arrivent tout droit d'Arpajon !
MISTOUFLET :
Je n'entends rien à cet imbroglio...
POUPONNE :
Ne te montre pas, surtout ! (à part) Il y a bien six mois que j'ai oublié de leur envoyer l'intérêt des 50 livres qu'ils m'ont avancées pour m'établir lingère à Paris... Allons, tiens ferme, Pouponne, n'oublie pas que tu es philosophe...
Écrit dans le style d'une musette (avec une basse obstinée de fa et do répétée tout le long),
Le trio évoque la campagne (la musette rappelle le biniou, la cornemuse, la vielle à roue, instruments ruraux)
LA MÈRE :
Je sommes venue d'Arpajon dans la carriole à Lucas ; j'avons quitté nout' canton dans l'but d'ravoir nos ducats !
LE PÈRE :
C'est-y donc là vos manières d'faire du tort à son vieux père ?
POUPONNE :
Mon père, ma mère, que vos discours sont fâcheux ! Mon père, ma mère, allez donc soigner vos bœufs !
LA MÈRE :
On jase de vous au pays, bien vilainement la belle ! On dit qu'les beaux messieurs d'Paris vous couvrent de fines dentelles...
LE PÈRE :
Et qu'ils vous bâillent pour un bécot, et d'quoi acheter une paire de viaux ?
POUPONNE :
Mon père, ma mère, ce propos-là me consterne ! Mon père, ma mère, allez faucher vos luzernes !
LA MÈRE :
J'va vous soigner à ma façon, d'une bonne giroflée ! Vous v'là nippée comme un goton, et ça fait la mijaurée !
LE PÈRE :
La mère, finis ton madrigal ! D'main j'la ferons mettre à l'hôpital !
Les voix ont un rythme qui ne semble plus mesuré (en fait il est écrit)
L'orchestre se tait et seul le clavecin accompagne. Ce style d'écriture s'appelle le récitatif sec.
MISTOUFLET :
Sortez d'ici manants, ou j'appelle la garde !
LA MÈRE :
Mon homme, tirons-nous d'là !
LE PÈRE :
La femme, sortons d'ici : il a une fière colichemarde...
La mesure à 3/4, tempo allant, le rythme lombard (bref - long : u_ ) rappellent les menuets de Castor et Pollux, repris dans les Nouvelles suites de clavecin.
POUPONNE :
Mon père, ma mère, je suis bien votre servante ; mon père, ma mère, votre très humble servante.
POUPONNE, MISTOUFLET :
Des gêneurs le projet s'arrête, ranimons les feux d'un amour dont aucun mortel ne s'apprête à déranger le tendre cours ! Profitons, profitons, profitons d'un heureux moment !
NB. Cette brève scène, qui reprenait la mélodie du premier duo, a été coupée dans l'émission de radio de 1955.
Un bref prélude instrumental précède l'entrée du merlan et du bottier. La vivacité du rythme et la mesure binaire, sa basse sur un bourdon de ré, son emplacement après le menuet nous permet d'identifier un tambourin, comme, par exemple, celui de Zoroastre, de Rameau
MISTOUFLET :
Qu'est-ce là, Messieurs, et que signifie ce tapage ?
LE MERLAN (coiffeur) :
Monsieur le chevalier, voici votre bottier !
LE BOTTIER :
Voici votre merlan !
LE MERLAN, LE BOTTIER :
Tous deux dévoués à vos ordres !
POUPONNE, MISTOUFLET :
On pourrait croire qu'ils vont nous mordre !
LE MERLAN, LE BOTTIER :
Vous nous devez cent pistoles, cent pistoles évidemment, depuis six mois sur ma parole !
POUPONNE, MISTOUFLET :
Mais qu'ont-ils donc ces pauvres gens ?
LE MERLAN :
Deux fois dix-huit pots de pommade, 99 sous de poudre...
LE BOTTIER :
Des mules pour la promenade, et quatre tiges à recoudre...
LE MERLAN :
Trente coiffures à la française, la barbe faite à Monsieur Blaise...
LE BOTTIER :
Un grand tire-bottes plus la rosette que Madam' perdit à la fête...
LE MERLAN :
Et pour accommoder Monsieur, dix-huit frisures troussées au mieux...
LE BOTTIER :
Et j'ai noté un lacet neuf, plus douze sols de pâte à l'œuf !
LE MERLAN, LE BOTTIER :
Ce qui fait bien évidemment, cent pistoles sur ma parole !
POUPONNE, MISTOUFLET :
Mais qu'ont-ils donc ces pauvres gens ?
Leurs têtes me paraissent folles, pour un si médiocre mémoire venir nous rompre les oreilles.
Messieurs, vraiment je m'émerveille à tel point que je n'ose y croire !
LE MERLAN, LE BOTTIER (en même temps que Pouponne et Mistouflet) :
Oh ! Quoi ! Mais ! Qu'est-ce ! Ah ! Mais ! Oh ! Mais ! Oh !
Pourtant. Ensuite. Effectivement. Malgré tout. Donc. Ensuite. Cependant. Car. Donc. Mais. Cependant. En effet. Oh !
Pourtant. Ensuite. Effectivement. Malgré tout. Donc. Ensuite. Cependant. Car. Donc. Mais. Cependant. En effet. Oh !
Pourtant. Ensuite. Effectivement. Malgré tout. Donc. Ensuite. Cependant. Car. Donc. Mais. Cependant. En effet. Oh ! Ah ! Oh ! Oh ! Ciel !
LE MERLAN, LE BOTTIER :
C'est peu de choses assurément, mais il nous faudrait quelque argent ! Ou nous irons fort à regret déposer plainte au Châtelet.
MISTOUFLET :
Laissez-moi ces broutilles et revenez demain, Messieurs, j'aurai de quoi vous satisfaire.
LE MERLAN :
Nous reviendrons dans un moment ; il nous faut parler à Madame.
LE BOTTIER :
Nos cœurs ne sont point taillés dans le marbre, et nous aurons peut-être un honnête arrangement à vous proposer.
Monsieur Mistouflet comparait devant ce tribunal pour dettes, trafic de stupéfiants et délit de fuite.
M. le merlan et M. le bottier demandent réparation.
Monsieur et madame se portent parties civiles pour préjudice moral sur la personne de leur fille, mademoiselle Pouponne.
Ce duo rappel des airs de bravoure d'opéras comme Castor et Pollux ou Dardanus de Rameau.
MISTOUFLET :
Pouponne, c'en est fait, le sort nous est contraire ! Il faut prendre parti, il faut nous y résoudre.
POUPONNE, MISTOUFLET :
Il faut prendre parti, il faut nous y résoudre. Fuyons dans les déserts, n'attendons pas la foudre !
MISTOUFLET :
Me suivrais-tu jusqu'à Limours ?
POUPONNE :
Je te suivrais jusqu'à Limours.
MISTOUFLET :
J'y possède un château flanqué de quatre tours, où sous l'antique ogive, nous verrions luire Phœbé (la lune),
occupés de nous seuls, de nous seuls enivrés.
POUPONNE, MISTOUFLET :
Occupés de nous seuls, de nous seuls enivrés. Ah ! Fuyons sans tarder, fuyons jusqu'à Limours !
Oui, laissons des cités le pernicieux séjour !
L'INSPECTEUR :
Il est trop tard, Monsieur le Chevalier ! Voici douze minutes que la diligence de Limours a quitté la rue des Postes...
MISTOUFLET :
Palsambleu ! Quelle insolence ! Qui vous a permis d'entrer en cet appartement ?
L'INSPECTEUR :
Souffrez que je me présente : Inspecteur Prunelle, dépêché auprès de vous par Monsieur le Lieutenant de Police.
MISTOUFLET :
Et qu'ai-je à faire avec la Police, s'il-vous-plaît ?
L'INSPECTEUR :
Vos parents, Monsieur le Chevalier, se plaignent fort au roi de vos extravagances, et je crains bien d'avoir, d'ici quelques jours, l'honneur de vous faire monter de grand matin dans une voiture de la lieutenance de Police, pour vous mener loger aux dépens de Sa Majesté, en son château de la Bastille Saint-Antoine...
POUPONNE :
Ciel, Mistouflet ! On te mettrait à la Bastille ?
MISTOUFLET :
À la Bastille, moi ! Monsieur l'Inspecteur, mais c'est atroce...
L'INSPECTEUR :
Non, c'est prudent. Vos plaisirs coûtent un peu trop cher à Monsieur votre Père.
Ce grand trio expressif est souvent rapproché de l'air de Télaire dans Dardanus bien qu'il ne soit pas dans le même mode.
MISTOUFLET :
Tristes plaisirs, funestes réjouissances, appâts trompeurs, trop précieuse folie, coupes enchantées où s'égarent mes sens ! Vous dire adieu, Pouponne, c'est trancher ma vie.
L'INSPECTEUR :
Oui, le fatal décret, dicté par la famille, grave au cœur des amants une sombre fureur !
Mais, quand le roi l'a dit, logeant à la Bastille on s'étudie au frais à réformer ses mœurs.
POUPONNE :
Ah, barbare, tyran, tu te ris de mes peines ! Ce fer à ton côté, plonge-le dans mon sein !
Mets donc fin à mes jours, achève mon destin, et cesse d'insulter à ma douleur extrême.
MISTOUFLET :
Abominable loi d'une ingrate famille ! Que cet ordre m'enrage et me met en fureur !
L'INSPECTEUR (en même temps que Mistouflet) :
Mais en vain le décret du père de famille vous met, mes chers bijoux, dans la sombre fureur !
POUPONNE (en même temps que Mistouflet) :
Vous m'ôtez mon époux au nom de la famille. Que cet ordre m'enrage et me met en fureur !
POUPONNE, MISTOUFLET, L'INSPECTEUR :
Pourtant, le roi l'a dit : logeant à la Bastille on s'étudie au frais à réformer ses mœurs.
MISTOUFLET :
Juste ciel, les revoilà !
L'INSPECTEUR :
Voici me semble-t-il, un merlan et un bottier. Ils viennent de la part de milord Mac Sennet.
POUPONNE :
Il faut que je leur parle, Mistouflet. Je sens bien que si l'on me met à l'hôpital, j'en tomberai malade... Je vous laisse un moment.
L'INSPECTEUR :
Causons un peu, jeune homme.
MISTOUFLET :
Et moi, grand Dieu ! Quelle position ! Je me vois entre le Châtelet et la Bastille : comment traverser cet embarras ?
L'INSPECTEUR :
Cédez donc la mignonne à milord Mac Sennet, Monsieur le chevalier, cela arrangera tout.
MISTOUFLET :
Jamais !
L'INSPECTEUR :
Ô jeunesse, ô inconséquence ! Milord est fou des charmes de Pouponne ; il médite de la faire entrer à l'Opéra pour faire crever de jalousie ce grand cheval de Cléophile, qu'un prince moscovite lui a enlevée.
MISTOUFLET :
Pouponne à l'Opéra ! Jamais. Plutôt mourir !
L'INSPECTEUR :
Délire, balivernes... encore un mot : fariboles ! La petite ne pourra plus être mise à l'hôpital : elle sera pensionnaire du roi.
Ajouté dans la version de Limoges, le duo reprend le rigaudon du père et de la mère (trio de la scène 3)
L'inspecteur :
Et quand le roi m'a dit, chantant à l'Opéra, on se rit des fureurs de son cher vieux papa
En vain d'Arpajon, la trame va s'ourdir, sous le sceptre du prince, l'enfant enfin respire
L'inspecteur et Mistouflet :
sous le sceptre du prince, l'enfant enfin respire
MISTOUFLET :
Et qui me paiera mes dettes, à moi ?
L'INSPECTEUR :
N'êtes-vous pas aimé ?
MISTOUFLET :
Follement !
L'INSPECTEUR :
Alors... mais voici Pouponne. Son air me paraît des plus rassérénés.
POUPONNE :
On me parle d'un gentilhomme aimable, riche, et me dit-on, très amoureux de ma personne, étranger mais de fort bon ton. Ceci vaut bien qu'on en raisonne, car il m'envoie, voyez, ma foi, des girandoles, des girandoles* : ceci vaut bien qu'on en raisonne.
Je ne sais s'il a de l'esprit, cet article n'est point porté sur le billet qu'on m'a remis. Mais sa plume a des probités dont on peut rester attendrie, car il m'envoie, voyez, ma foi, trois milles pistoles, trois milles pistoles ! Ceci vaut bien qu'on en raisonne.
Se faisant scrupule en causant de gâter la conversation, on le dit badin cependant. Je lui rendrai satisfaction, car ne troublant point son penchant, il n'aura de moi, sur ma foi, qu'un bonheur sans parole...
(Monologue ajouté pour l'Opéra de Limoges)
Le chroniqueur judiciaire :
Vous n'avez rien compris, hein ? Je vous comprend. Vous êtes perdus ? Moi aussi ? Enfin, je l'étais. Sacré Germaine ! Qui est ce Milord Mac Sennet ? Un homme vieux, riche et malade. Assez riche pour pouvoir acheter Pouponne, assez malade pour qu'elle en hérite plus vite qu'on ne le pense. Pas très romantique me direz-vous ? Un bon plan, soit dit en passant. Mademoiselle Pouponne retournerait-elle sa veste sur la foi d'un billet ? Et, vous l'avez compris, l'inspecteur Prunelle a une lecture très personnelle des textes de loi. A quelle espèce de justice allons-nous avoir affaire ?
Oh ! Mais voici Milord Mac Sennet en personne !
LE MERLAN :
J'ai ouï dire que le soupirant périt de fièvre et de mal blanc, et vous serez bientôt tranquille !
LE BOTTIER (en même temps que Le Merlan) :
Cet Écossais revient des îles : ceci le rend très intéressant. Il pousse là-bas des diamants comme à Paris des imbéciles !
L'INSPECTEUR (en même temps que Le Merlan) :
Et vous serez bientôt tranquille ! Cet Écossais revient des îles, et vous serez bientôt tranquille !
La juge :
Coupable! (elle rit)
Le chroniqueur judiciaire :
Retournement de situation!
Monsieur Mistouflet est blanchi... Non! Un an de prison ferme tout de même.
L'inspecteur Prunelle est inculpé de corruption et l'obstruction à la justice.
POUPONNE :
Ah, que m'importe le Calédonien,
Bientôt de l'Opéra, je serai la déesse !
On m'y verra briller, dans l'éclat purpurin
D'une parure enchanteresse...
Et de Monsieur Rameau embellissant les airs...
Je ferai des aaaaaaaaah
POUPONNE :
sur des modes divers ! La, la la la, la la la...
TOUS LES AUTRES (en même temps que les «la la» de Pouponne) :
Ah, quel aimable dénouement ! Ah, quelle heureuse catastrophe !
POUPONNE :
De Monsieur Piccini j'entonnerai les strophes, et de Monsieur Destouches les suaves psalmodies... Aaaaaaah...
TOUS LES AUTRES (en même temps que les «ah» de Pouponne) :
Ah ! Que la conclusion me touche ! Ah, quelle sublime tragédie !
POUPONNE :
Ah, ah, ah... La, la, la... Reine ou bergère, fille ou mère, Vierge sacrée ou confidente austère,
Rivale ou amante adorée, noble, perfide ou sacrifiée :
N'en doutez pas, je serai sans pareille car j'ai la gorge faite ainsi qu'une merveille
TOUS LES AUTRES (en même temps que Pouponne) :
Ah, quel aimable dénouement ! Ah, quelle heureuse catastrophe !
La la la la la la la...
Ah ! Que la conclusion me touche ! Ah, quelle sublime tragédie !
Et nul n'ignore...
POUPONNE :
Et nul n'ignore...
TOUS LES AUTRES :
... que l'usage...
POUPONNE :
... veut qu'à Paris...
TOUS :
... tout le succès tienne dans le corsage !
Ah, quelle sublime conclusion !